Politiques linguistiques et éducatives pour l’inclusion: un débat transfrontalier à Bayonne
Le 30 juin dernier, la Cité des Arts de Bayonne a accueilli le cours transfrontalier « Politiques linguistiques et éducatives pour l’inclusion : singularités et perspectives transfrontalières », dans le cadre des Cours d’Été Transfrontaliers - Mugaz Gaindiko Uda Ikastaroak. La journée a réuni des universitaires, des représentants institutionnels et des professionnels de l’éducation des deux côtés de la Bidassoa afin de réfléchir aux défis que pose l’inclusion éducative et linguistique dans des contextes marqués par une grande diversité culturelle et migratoire.

Le cours a été inauguré par Valeria Villa-Perez, professeure titulaire à l’Université Bordeaux Montaigne et co-coordinatrice de l’axe Sociétés Inclusives de la MSH de Bordeaux et directrice du cour. Au cours de la matinée, une première table ronde a analysé la pluralité linguistique et les contextes éducatifs des régions frontalières en tant qu’espace privilégié pour l’éducation au plurilinguisme, avec les interventions de Eric Di Spigno (Collège Éléonore d’Aquitaine, Bordeaux), Itziar Idiazabal (Chaire du Patrimoine Linguistique Mondial, UPV/EHU) et Belen Uranga (Cluster de Sociolinguistique).
Par la suite, la relation entre politiques linguistiques, éducatives et politiques publiques a été débattue avec la participation d’Astrid de Ramecourt (Réseau Régional de Recherche sur la Légitimation des Politiques Publiques), Véronique Bertile (Université de Bordeaux), Sandro Landi (MSH de Bordeaux) et Argia Olçomendy (Université Bordeaux Montaigne).
L’après-midi a été consacrée à repenser les phénomènes migratoires et la notion d’inclusion, à travers des études de cas et des analyses présentées par Julia Shershneva (Ikuspegi – Observatoire Basque de l’Immigration), Leire Díaz de Gereñu Lasaga (UPV/EHU) et Carmen Avram (Université de Pau et des Pays de l’Adour). Le cours s’est conclu par une synthèse réalisée par Díaz de Gereñu elle-même et par Valeria Villa-Perez, qui ont résumé les principaux enseignements de la journée.
Dans la vidéo qui accompagne l’article, Villa-Perez souligne la valeur d’avoir réuni des acteurs divers – universitaires, enseignants et chercheurs issus de disciplines telles que la sociolinguistique, la didactique des langues, le droit ou la sociologie – dans un même espace interdisciplinaire pour penser collectivement des politiques inclusives. Elle rappelle que le cours a permis « de mettre en commun des énergies et de mieux découvrir des espaces qui, tout en partageant certaines caractéristiques éducatives, présentent aussi d’importantes différences ».
De son côté, Leire Díaz de Gereñu a présenté sa recherche sur le travail des enseignants du modèle D à Vitoria-Gasteiz, montrant comment l’enseignement du basque s’articule avec la reconnaissance des langues familiales des élèves issus de l’immigration. Selon elle, il s’agit d’un exemple de « politique linguistique ascendante, où le travail quotidien des enseignants avec les familles et les enfants place la diversité et la langue basque au centre du système éducatif ».
La rencontre a mis en évidence la nécessité de renforcer la coopération eurorégionale afin de créer un espace commun de recherche et d’action autour de l’inclusion et du plurilinguisme, contribuant ainsi à développer un cadre de collaboration durable entre universités, institutions et territoires de l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine – Euskadi – Navarre.